Le 24 janvier 2018, Bart De Wever publiait une carte blanche intitulée « la gauche doit choisir entre des frontières ouvertes et l’Etat providence ». Dans les jours qui ont suivi, au nord comme au sud du pays, les réactions ont été nombreuses. Mais au-delà des réactions « à chaud » à ces propos au ton provocateur, cette prise de position nous en apprend beaucoup sur l’idéologie d’un parti nationaliste et très à droite (la N-VA).
cette analyse ne reviendra pas sur la démonstration que l’économie et la sécurité sociale d’un pays ne souffre pas de l’immigration, comme l’établissent plusieurs études et enquêtes, menées par des organismes et des institutions dont certains ne sont pourtant pas réputées progressistes (comme l’OCDE). Aujourd’hui, on sait que, globalement, l’immigration a un impact neutre, voire positif, sur les finances publiques et qu’elle dynamise l’économie du pays hôte.
Évidemment, en publiant sa carte blanche, Bart De Wever creuse encore le fossé entre ceux qui sont partisans d’une politique d’accueil des migrants et ceux qui veulent fermer les frontières. Mais avec ce texte, il profite surtout d’un sujet sensible, l’immigration, pour s’en prendre à la gauche et à la sécurité sociale qu’il n’aime pas. Et, à cet égard, sa carte blanche doit sans doute être vue comme une initiative électoraliste. Bart De Wever s’adresse moins aux progressistes qu’à l’électorat nationaliste et extrémiste (N-Va et Vlaams Belang) qu’il cherche encore et toujours à séduire.