Après la légitime vague d’émotion suscitée par les massacres perpétrés le 13 novembre à Paris, après la stupeur et la compassion, vient le temps de l’analyse et de la réflexion. Comment les médias traitent-ils ces événements ? La réaction des responsables politiques est-elle pertinente ? Quelle part de responsabilité nos dirigeants devraient-ils assumer ? Comment prendre pacifiquement le contrepied de cette violence aveugle ? Quelle est notre place, en tant que citoyen, dans ce défi à relever ?
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D’où vient ce risque d’amalgames ? Une partie de la réponse se trouve dans l’ouvrage La guérison du monde, écrit par Frédéric Lenoir, sociologue et spécialiste des religions ; il y dénonce notamment l’effet anxiogène de l’information, trop souvent réduite à une mise en spectacle peu rigoureuse et propice aux conclusions hâtives. On ne peut que lui donner raison en se penchant sur le traitement des informations dont nous abreuvent à longueur de journée les médias de masse, en particulier lors d’événements comme ceux de novembre 2015. Après le 13 novembre, nos principaux quotidiens nous ont gratifiés de pages spéciales (entre 15 et 20) autour des événements de Paris. Mais la semaine précédente, on n’y trouvait que peu de commentaires sur les attentats au Liban qui ont fait plus de 50 morts et plus de cent blessés. Comment ignorer l’amertume de certains Libanais qui s’indignaient : « pour les drames que nous vivons, nous rencontrons peu de solidarité ; pour les tragiques événements de Paris, le monde entier se mobilise… »
Il est temps pour nous, Européens, de nous délester de notre européocentrisme et d’arrêter de nourrir la rancœur des pays du Sud qui peuvent à juste titre nous reprocher notre manque de solidarité et de sympathie (au sens étymologique : « souffrir avec ») .
Comment réagir face aux événements tragiques de l’année 2015 ? Comment sortir de l’impasse ? Comment échapper à la spirale de violence qui semble s’autoalimenter depuis quelques mois ? Une partie de la réponse se trouve peut-être dans une relecture de l’histoire récente. (...)
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