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9 mai 2022  Archives des actualités

Changer de modèle d’accueil ?

L’hébergement de personnes réfugiées chez les citoyens est positif et doit être encouragé au-delà de la crise d’urgence.

À la mi-mars, le gouvernement se félicitait que 88 % des logements disponibles (40.000) pour les Ukrainiens étaient proposés par des citoyens. Un fameux changement de perspective quand on se souvient que le gouvernement précédent, Theo Francken (N-VA) en tête, avait mis en place des visites domiciliaires chez les hébergeurs accueillant des migrants en situation irrégulière. Certains, on le sait, ont même été traduits en justice - et acquittés.

En 2016, dans la foulée de la crise du Parc Maximilien à Bruxelles, l’association Singa avait été fondée par un groupe de citoyens pour venir en aide aux nouveaux arrivants. Avec le soutien d’Action Vivre Ensemble, Singa avait lancé le programme CALM (Comme à la maison), qui met en lien des colocations bruxelloises et des personnes réfugiées, pour leur permettre de partager leur habitat. Un programme mis à contribution évidemment dans cette crise ukrainienne dont les citoyens se sont emparés.

Mais, pour Singa, qui a publié une carte blanche en ce sens dans La Libre [1], l’appel à la solidarité lancé par l’Europe comme la Belgique peut laisser espérer un changement d’approche. « Une conclusion s’impose : l’offre de places d’hébergement chez des citoyens est rapide et massive quand elle est amplifiée par un message positif des autorités et facilitée par des mesures administratives adaptées. Cela ne fait que confirmer une évidence que nous constatons au quotidien : oui, l’hébergement de personnes réfugiées chez les particuliers est possible, oui, il est positif et, oui, il doit être encouragé… au-delà de la crise et de l’urgence », dit Singa.

La Flandre a mis en place en 2016 un dispositif légal qui encadre l’hébergement de personnes réfugiées à domicile pour des périodes allant de quelques mois à trois ans, en préservant l’individualisation des droits. Bruxelles et la Wallonie peuvent donc aussi le faire. « Si l’hébergement des personnes venant d’Ukraine est un défi auquel il faut répondre dès à présent, nous plaidons pour que les entités fédérées ne restent pas ‘focalisées’ sur la gestion de l’urgence. Au contraire, il est pertinent de transformer cette crise en opportunité et d’accompagner l’élan de solidarité de la population belge pour enrichir le modèle d’accueil dans notre pays, de manière durable et au profit de tous les réfugiés », conclut Singa.





Chiffres

En 2021, 25.971 personnes ont introduit une demande de protection internationale à l’Office des étrangers. Les principaux pays d’origine des demandeurs de protection internationale étaient alors l’Afghanistan, la Syrie, la Palestine, l’Érythrée et la Somalie. La protection internationale vise à attribuer le statut de réfugié.

En ce qui concerne les attestations de protections temporaires, en mars 2022, 98 % des 24.000 protections offertes par la Belgique concernaient des Ukrainiens. La protection temporaire est une procé- dure exceptionnelle instaurée par une directive européenne en cas d’afflux massif de personnes déplacées.

Depuis 10 ans, la Belgique dispose d’un programme de réinstallation de réfugiés dans notre pays : durant cette période, 3.989 réfugiés syriens et 315 réfugiés congolais ont été réinstallés.

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