Échos d’une soirée riche en enseignements
L’histoire débute autour d’une tasse de café. Comme souvent, on commence à discuter de l’actualité ou d’un point qui pose question. « Le PIIS, tu en penses quoi ? » ; « et les gens que tu rencontres, qu’est-ce qu’ils en disent ? »…
L’échange qui s’en est suivi aurait pu se résumer à un partage d’opinions, tel que nous en connaissons tous, au bureau, en famille… Mais quand les deux interlocuteurs sont la présidente d’une équipe sociale et un coordinateur régional de Vivre Ensemble, le résultat peut déboucher sur une activité plus ambitieuse. Plutôt que prolonger le débat à deux, ils se sont proposés de mettre en place une activité ouverte à toute personne intéressée. C’est ainsi qu’a été organisé le débat du 11 octobre, à Montigny-le-Tilleul, fruit d’un partenariat entre l’équipe sociale locale et Vivre Ensemble.
Le PIIS, Projet individualisé d’intégration sociale, fait partie du « contrat d’intégration » que tous les allocataires bénéficiant du RIS (revenu d’intégration sociale) sont tenus de signer. Il comprend des engagements que l’allocataire doit respecter, en contrepartie de l’appui financier et de l’accompagnement qui lui sont fournis.
Lors de la conférence, pour poser le cadre, Jacqueline Barzan, conseillère au CPAS de Montigny-le-Tilleul, et Bernard Antoine, Directeur général de ce même CPAS, ont rappelé dans les grandes lignes le travail de ce service et la manière dont le PIIS est mis en application localement, données chiffrées à l’appui.
Ensuite, la parole a été donnée à Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Mme Mahy a pris le temps de décrire le contexte dans lequel ce PIIS a été établi ; contexte où les personnes en précarité sont sans cesse amenées à faire la preuve de leur probité et incitées à « s’activer ». À ses yeux, le PIIS n’est pas un mécanisme adéquat. Elle pointe du doigt, en particulier, la sanction sur laquelle peut déboucher le non-respect de ce contrat, dénonçant avec force le fait que le RIS puisse être retiré à des personnes qui n’ont pas d’autres moyens pour (sur)vivre.
Différentes interventions du public participant ont enrichi la discussion, avant que la soirée ne se termine dans la bonne humeur, autour d’un verre de l’amitié. Loin d’être anecdotique, ce temps informel a permis à la fois de poursuivre les échanges mais aussi de d’approfondir certains points d’attention liés à l’actualité. En période électorale, ce n’est pas un luxe de prendre le temps de partager des idées, plutôt que des slogans.