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29 avril 2019  Archives des actualités

Les Fleurs du bien

Le bien-être pour favoriser l’estime de soi

Les femmes représentent entre 20 et 30% des personnes sans abri, à Charleroi comme ailleurs. À Comme chez nous, on a développé un espace d’accueil réservé aux femmes. Son nom : Les Fleurs du bien (10 ans d’existence cette année). Entre plein d’autres activités (notamment les ateliers cuisine et informatique, les sorties culturelles, les activités destinées à apprendre à s’occuper de son enfant), il en est une qui rencontre un succès tout particulier de par son originalité, et qui vient de fêter ses 10 ans. Et a reçu la visite de la Reine Mathilde ! Trois fois par semaine, les femmes peuvent venir y participer aux séances de mise en beauté (maquillage, manucure, brushing, shampooing crème nourrissante, voire séance de relaxation et massage…).
À l’origine de ce projet : un travail de recherche-action en promotion de la santé. En 2008, Manu Condé, responsable de projet à Comme chez nous, a décidé d’aller à la rencontre des femmes SDF dans la rue pour identifier leurs souffrances et besoins. « Au Rebond, on constatait que les femmes venaient en général accrochées au besoin d’un gars. Bref, elles ne venaient pas nécessairement pour elles ou pour leurs besoins à elles. On a eu l’idée de cet espace bien-être comme outil de formation à l’estime d’elle-même. Ce n’est pas une fin en soi mais un outil au service d’un autre objectif, ce n’est pas une réponse à des besoins clairement exprimés. Ce qui est très clair chez les centaines de femmes que nous avons vu passer, c’est qu’elles ont toutes un problème d’estime de soi. Ces outils de bien-être ont pour premier but de rendre leur estime de soi à ces femmes, cela n’a rien à voir avec un luxe, comme peuvent le penser certains. Ces femmes, en vivant dans la rue ou, en tout cas, dans des situations de grande précarité, ont souvent perdu de leur substance féminine, elles se sont presque masculinisées. Quand on vit dans de telles situations, que l’on n’a plus ses enfants, que l’on est dans l’isolement, on s’oublie soi-même. Le premier objectif de ces services, c’est de recréer du lien avec… soi-même, de reprendre confiance, avant de créer du lien avec les autres. Ensuite, elles rencontrent d’autres femmes, se font des amies, se changent les idées. »
Faut-il en déduire qu’il y a plus de femmes dans la rue que par le passé ? « Plus en nombre absolu, oui évidemment. Mais la proportion reste la même avec le temps. En revanche, la perception a pu changer car, plus encore que les hommes, les femmes souffrent d’une sorte d’invisibilité. Des initiatives comme celle-ci font sortir les femmes de l’ombre. Elles ne sont pas plus nombreuses, mais elles osent désormais s’afficher en venant chez nous. »
Cet espace est en quelque sorte le « cheval de Troie » de l’association pour d’autres choses : l’occasion de parler de contraception, de prévention des maladies sexuelles, l’accompagnement des femmes enceintes parfois très jeunes, de la santé en général au fond. « Bizarrement, rappellent les chevilles ouvrières de Comme chez nous, les gens en précarité ont tendance à ne pas se préoccuper de leur santé. Parfois, dépenser 10 euros pour leur santé leur paraît très difficile financièrement.
L’asbl a développé et étendu à toutes les villes de Wallonie une application, Howmeless 2 Go, qui permet de savoir où l’on peut aller dans la ville pour trouver un abri, un repas, des soins de santé…





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