Au sein des pays prospères, les inégalités de revenus sont profondes. Des recherches ont pourtant démontré que l’inégalité est nocive pour tous, tant sur le plan social qu’en matière de santé. L’égalité est-elle souhaitable ? Quels leviers actionner pour s’en approcher ?
Les écarts sociaux, économiques et statutaires sont devenus tels qu’on ne les remet (presque) plus en question.
On se croirait revenu au temps jadis, quand on prétendait que l’ordre établi était dicté par quelque décret divin, et qu’il ne fallait donc pas le remettre en question. On naissait riche ou pauvre, c’était ainsi. Les révolutions du 18e siècle et l’éclairage des philosophes ont balayé cela, mais à une domination s’en est substituée un autre, fondée sur l’idéologie libérale au service d’une doctrine économique : le capitalisme.
Le contexte actuel n’est pas favorable à la notion d’égalité, comme l’illustre cette déclaration de Mme Christine Lagarde (alors ministre de l’Économie en France) : « Entre l’égalité de tous sur la ligne de départ et les performances de chacun à l’arrivée, le travail fait de l’individu le seul responsable de son propre parcours. »
Parmi les études récentes sur le thème des inégalités, les travaux des épidémiologistes Richard Wilkinson et Kate Pickett méritent que l’on s’y attarde. Ces scientifiques ont établi un parallélisme entre les inégalités de revenus et différents problèmes sanitaires et sociaux.
Wilkinson et Pickett affirment que « ce qui détermine la mortalité et la santé dans une société tient moins à la richesse globale de la société en question qu’à la répartition égalitaire de la richesse. Mieux la richesse est répartie, meilleure est la santé de la société. »
Puisque les effets pervers de l’inégalité sont démontrés, pourquoi ne pas concentrer toutes les énergies à l’enrayer ? C’est que l’inégalité a son utilité.
Lire l’analyse