Cette analyse cherche à mettre en évidence les forces – discrètes - à l’œuvre derrière les discours dominants sur les retraites et, plus largement, sur toutes les conquêtes sociales.
La plupart de nos politiques se jouent au niveau européen ; il en est de même des retraites. Les entités actives en matière de lobbying auprès des instances européennes peuvent agir de manière ouverte, en proposant des lignes d’action, des recommandations. Elles peuvent aussi œuvrer de façon beaucoup plus informelle, par les rencontres discrètes, la présence et l’influence au sein de comités d’experts qui ont l’oreille de la Commission, voire dont la création est encouragée par cette dernière. Ici, on est souvent loin des pratiques démocratiques, de la transparence, de l’identification des vrais décideurs. « On » peut aussi inciter la Commission à poursuivre un État pour les mesures qu’il prend (ou au contraire décourager certaines mesures), proposer des études, des statistiques, voire des textes à voter…
Il existe peu de preuves de cette activité informelle. Mais elle est ouvertement revendiquée sur les sites web des agences privées qui se penchent sur la question… « au point peut-être de conduire à des exagérations sur son efficacité » .
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