Depuis un peu plus d’un an, le recours aux limiteurs de débit par les sociétés des eaux wallonnes est encadré et donc… légalisé dans les faits. Destiné aux clients récalcitrants, il a surtout un impact sur les publics les plus fragilisés.
C’est une situation unique en Belgique : depuis l’été 2016, la législation wallonne encadre (et donc implicitement reconnaît) le placement des limiteurs de débit sur les installations de distribution d’eau à domicile. Un vide juridique existait jusqu’alors, alors que ce dispositif est utilisé par certaines sociétés wallonnes des eaux depuis les années 1990. La Wallonie est la seule des trois Régions du pays où ce procédé existe. Le sujet est sensible si l’on en juge par la discrétion politique entourant la question, le décret étant passé totalement inaperçu à l’époque. Plus d’un an plus tard, le constat est amer : si l’objectif annoncé de la mesure était la lutte contre les « mauvais payeurs », elle a aussi un effet réel sur l’accroissement de la précarité de personnes déjà fragilisées. Avec pour enjeu l’accès à un droit essentiel pour chaque être humain. Une problématique qui en sous-tend pas mal d’autres.
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