Les initiatives de Transition doivent-elles se mêler de politique pour faire changer le monde ? Ou au contraire rester neutres pour rassembler au-delà des clivages ? Mais la Transition est-elle vraiment neutre ? Et si c’était simplement une autre façon d’envisager l’action politique ?
Alors que les sommets internationaux sur le climat s’enchaînent, laissant un goût de trop peu à toutes les personnes soucieuses des questions environnementales, le mouvement de la Transition prend de l’ampleur à travers le monde. Il propose des réponses concrètes et enthousiasmantes, à l’échelon local, aux défis d’une société en crise, où l’humain autant que la nature sont trop souvent sacrifiés sur l’autel du profit.
Chez nous, stimulées par le film documentaire Demain, les initiatives en Transition suscitent un engouement proche du phénomène de mode. On peut s’en réjouir… sans toutefois se montrer naïf ni fermer les yeux sur certains dilemmes. Dans le cadre de cette analyse, nous pousserons un peu plus loin notre réflexion sur les forces et les limites de ce mouvement, à travers le prisme de son positionnement politique.
Mais clarifions d’emblée un point : il ne s’agit pas ici de nier les énormes apports de la Transition. Par ses réalisations concrètes et son ancrage local, elle constitue un antidote au sentiment d’impuissance et au catastrophisme, trop répandus lorsqu’on s’attaque aux questions environnementales. Cependant, apprécier un mouvement, ses pratiques ou ses idées nous invite d’autant plus à prendre un certain recul et à nous interroger sur certains principes.
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