Entrer en prison, non pour purger une peine, mais pour ouvrir les portes de l’imaginaire et de la création… C’est ce que fait Marc Vermeulen, avec sa guitare et ses carnets à dessin. Pour les détenus, c’est bien plus qu’un moment d’évasion : un pas dans la reconstruction de soi et une chance pour « l’après ».
Marc Vermeulen est graphiste de formation et, à l’occasion d’un tournant dans sa vie professionnelle, il s’est notamment lancé dans l’animation d’ateliers artistiques en prison.
La première entrée en prison produit sur lui la forte impression d’une coupure insoutenable. Il découvre un monde inconnu, un dépouillement immense, une forme de précarité inconnue jusqu’alors. Un habitat où l’intimité n’existe plus, où les rapports humains sont intenses, dans un sens comme dans l’autre. L’accueil de l’homme à la guitare est chaleureux, et la musique a vite fait de poser l’ambiance au début de l’atelier.
Dans ce monde hors du monde, Marc Vermeulen vient donc proposer « une bulle artistique », un atelier d’expression à travers la guitare et le dessin. Par rapport aux autres formations, motivées par leur utilité concrète (un diplôme, un emploi à la sortie), l’atelier artistique travaille plus sur l’intériorité – et son expression -, le plaisir d’être avec d’autres, de créer… Quand on vit dans de telles conditions – privation de liberté, promiscuité, perte de contrôle de sa vie - rêver et exprimer ce rêve dans un dessin ou un morceau de guitare, c’est une bulle d’oxygène, un outil important de reconstruction de soi.
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