Dans les établissements pénitenciers, les nantis ou les diplômés sont rares. Le profil socio-économique des détenus est marqué par une homogénéité qui interpelle. Un aumônier de prison évoque la trajectoire de ces « gars » qu’il rencontre, comme une succession de stigmates, vers l’exclusion ultime : l’enfermement. Regards derrière les barreaux.
Fernand Stréber est aumônier en prison. Avec l’équipe d’aumônerie, il offre aux détenus de la prison de Marche-en-Famenne notamment, des temps d’écoute et d’accompagnement.
Fort des rencontres avec les détenus, il a identifié des « causes susceptibles d’avoir généré des pauvretés cumulées qui ont été un terreau favorable à des actes délictueux ». Lorsqu’il met en parallèle son parcours et celui qui, généralement, a été vécu par les prisonniers, le contraste est évident. En creux, apparaissent des fragilités empilées au fur et à mesure de la vie des détenus, bien avant un passage à l’acte délinquant. Voici, en quelques mots, son tour d’horizon des fragilités cumulées.