A Vivre Ensemble on n’a pas attendu la crise financière de 2008 pour questionner très sérieusement les pratiques et l’éthique du monde bancaire.
Déjà en 1997 nous menions campagne pour réclamer une régulation sérieuse afin d’enrayer la spéculation financière. Nous réclamions alors la mise en place de la fameuse « taxe Tobin » qui continue – tout doucement – à s’imposer dans l’esprit de nos décideurs…
Changer le monde de la banque et de la finance reste encore aujourd’hui un cheval de bataille de notre association. Malgré la tempête de 2008 et les soubresauts qui agitent régulièrement la sphère économique, les banquiers restent très peu réceptifs à une remise en question profonde de leur manière de faire : ils continuent à spéculer, s’octroient des bonus démesurés, mettent la pression sur l’économie réelle en accordant des crédits au compte-goutte, jonglent avec les législations et passent par des paradis fiscaux pour des opérations parfois douteuses. Ceux-ci forment à nos yeux un véritable « cancer du développement » puisque chaque année ces sont 125 milliards d’Euros de recettes fiscales volés aux pays du Sud qui vont s’y réfugier. Or 30 milliards suffiraient à en finir avec la pauvreté et la faim dans le monde…
Les timides tentatives de réformer le secteur n’ont pas – loin de là – rendu la finance plus éthique et plus responsable. Comme le dit le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, on s’est « contenté de déplacer les fauteuils sur le pont du Titanic ». Combien de temps faudra-t-il encore à nos décideurs pour prendre le taureau par les cornes et imposer de nouvelles règles ?
Dans cette optique, Vivre Ensemble continue inlassablement à plaider pour des réformes structurelles ambitieuses, mais nous voulons aussi nous mouiller concrètement pour faire émerger une nouvelle façon de concevoir le métier de l’argent. C’est pourquoi nous sommes devenus coopérateurs de la nouvelle banque des citoyens, la banque New B.
Cette dernière émane de l’initiative d’une cinquantaine d’organisations qui ont décidé de réagir et de se rassembler avec l’objectif de créer une banque qui corresponde à nos valeurs. Une banque coopérative, participative, transparente, sobre et simple et qui investisse dans l’économie réelle, locale et durable. Une banque pour et par les organisations et leurs membres.
Depuis mai 2011, un groupe d’une dizaine de banquiers et d’experts de la société civile ont planché sur la faisabilité d’une telle banque. Une banque qui refuse de prendre des risques avec l’argent de ses épargnants, mais aussi de spéculer sur les denrées alimentaires, d’accaparer des terres, d’utiliser les paradis fiscaux. Toute une série de revendications que nous portons avec vous depuis de nombreuses années. Une banque qui en revient aux activités auxquelles elle doit prioritairement servir : financer des activités positives pour l’homme avec l’épargne de ses clients.
Ce projet est réalisable à la condition que la banque acquière suffisamment de clients et de capital. C’est pourquoi nous vous lançons également un appel : participez et faites connaître cette initiative.
Entre avril et fin juin 2013, New B souhaitait rassembler 10.000 coopérateurs au sein de la coopérative. Une manière de donner un signal positif (notamment aux futurs investisseurs) en montrant que des milliers de citoyens souhaitent cette banque et sont prêts à en devenir clients. Trois jours après son lancement, cet objectif est déjà atteint, c’est exceptionnel ! Mais nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin : plus nous serons nombreux, plus la banque aura de chances de voir le jour… Pour y parvenir, il est important que le plus de monde possible soit informé de cette initiative.
Pour obtenir plus d’infos ? Rendez-vous sur newb.coop. C’est là aussi que vous trouverez toutes les dates du New B Tour : des sessions organisées partout en Belgique pour donner votre avis, prendre part à la construction de cette nouvelle banque.