Retour sur le webinaire
C’est la volonté de se rencontrer et de briser l’isolement des associations qui a motivé l’organisation du webinaire du 17 décembre dernier sur le thème de la lutte contre la pauvreté en temps de Covid-19, et le travail essentiel des associations soutenues par Action Vivre Ensemble.
En effet, si le coronavirus a frappé partout, son impact s’est particulièrement fait sentir chez les personnes et dans les secteurs les plus vulnérables. Les deux confinements mis en place pour endiguer la pandémie ont fait vivre un cruel paradoxe aux associations de lutte contre la pauvreté . En respectant les mesures imposées par le gouvernement, elles participent à l’isolement des plus vulnérables. Quelles sont les difficultés rencontrées au quotidien par les associations de lutte contre la pauvreté ? Comment maintenir une aide de proximité et ne pas déforcer l’effort de solidarité de tout un pays pour enrayer la pandémie ? Comment la situation actuelle bouscule-t-elle et interroge-t-elle la lutte contre la pauvreté ? Pour y répondre, Paul Rixen, animateur de la rencontre et coordinateur d’Action Vivre Ensemble Liège, a reçu dans son salon virtuel deux actrices wallonnes de la lutte contre la pauvreté. Hanife Caftalkaya, présidente de l’asbl Couleur Café (Malmedy) et Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Ils ont évoqué ensemble l’adaptation du travail associatif face aux mesures de confinement.
Le débat a traité des nouvelles formes de pauvreté qui sont apparues (chez les seniors, les étudiants, les indépendants), des difficultés rencontrées par les associations de terrain, de la représentation politique des plus démuni·e·s et des conséquences dramatiques du deuxième confine- ment. Selon Christine Mahy, ce deuxième confinement a été vécu bien plus difficilement que le premier : « Lors de la première vague, les gens étaient à plat mais ont réussi à faire le gros dos. Avec cette seconde vague, les gens ont perdu forces et moyens. Ils sont contraints et forcés de chercher de l’aide. » Même constat pour Hanife Caftalkaya : « Nous restons un des seuls services de proximité ouverts au public et c’est très problématique. (...) Les assistantes sociales qui travaillent chez nous font un travail qui n’est pas le leur parce que les personnes sont dans des situations d’urgence indes- criptibles. (...) Les délais sont courts et les conséquences énormes. » Cette crise sanitaire a révélé de nombreuses failles préexistantes dans notre système actuel. Comment ne pas revenir à la situation d’avant, une fois l’urgence passée ? Pour Christine Mahy, il faut des hommes et des femmes politiques qui acceptent de réfléchir sur une pers- pective à long terme pour inverser la tendance.
La rencontre a été diffusée en direct sur la page Facebook d’Action Vivre Ensemble. Cela a permis aux inter- nautes de réagir directement via des commentaires. La vidéo reste disponible sur la page Facebook d’Action Vivre Ensemble ainsi que sur notre chaîne youtube.