Pour lutter contre la violence à l’école, on peut serrer la vis, pratiquer la tolérance zéro, exclure provisoirement ou définitivement les élèves violents… ou choisir de travailler plus en profondeur, de l’intérieur.
Dans une autre vie, Isabelle Dewee était commerciale. Mais ce métier ne la motivait que modérément. Aujourd’hui, elle passe le plus clair de son temps dans les écoles, entourée d’enfants ou de jeunes adolescents. Il faut dire que sa fille Marie, 12 ans, est passée par l’enfer du harcèlement, dans une toute petite école proche de la frontière française.
„Depuis 2010, je travaillais bénévolement dans les écoles pour faire découvrir la réalité des enfants du Sud, dans le cadre des campagnes d’Entraide et Fraternité, explique Isabelle Dewee. Plusieurs directions d’école ont témoigné de la montée de la violence dans leurs établissements, comme dans la société. Violence verbale, physique et manque de respect de soi, des autres, du matériel et de l’environnement. Elles mettent souvent en cause la banalisation de la violence véhiculée par les jeux vidéo, les images vues à la télé, sur internet, au cinéma… Au point que beaucoup d’enfants n’arrivent plus à discerner le bien du mal.“
Pour Isabelle Dewee, éradiquer la violence entre nos enfants et adolescents ne se fera pas via des sanctions après-coup. Dans le mot „éradiquer“, il y a „enlever la racine“. Cela demande un travail en profondeur, dès le plus jeune âge. Un travail sur soi-même, mais aussi sur les relations avec l‘environnement, le patrimoine, la société dans son ensemble.
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