« Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures ». Cet extrait du Décret « Missions » de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles ne laisse pas de doute : le vivre-ensemble, ça doit commencer à l’école.
Le système dans lequel nous vivons aujourd’hui, ce modèle de société qui a été choisi au tournant des années 90, va à l’encontre du vivre-ensemble, puisqu’il est fondé sur l’accumulation de richesses et de pouvoir par une minorité, sur la surconsommation comme clé de l’existence sociale, sur la concurrence généralisée, sur la loi du plus fort, sur le mérite individuel et la croyance qu’on peut se construire et s’épanouir par la seule force de sa propre volonté.
Or, ce sont les valeurs du vivre-ensemble – la solidarité, le respect, le partage, la justice… - que les écoles sont censées inculquer aux jeunes. Autant dire que la tâche n’est pas facile. On lui demande, en quelque sorte, pour caricaturer et pour parodier une célèbre marque de chocolat suisse, d’être une oasis de vivre-ensemble et de citoyenneté dans un monde de brutes égoïstes et sans scrupules.
Bien vivre ensemble n’est pourtant pas seulement nécessaire pour former les citoyens de demain : vivre bien ensemble est nécessaire pour que les élèves soient en condition de réaliser des apprentissages. Il est difficile à un élève de se concentrer quand son esprit est absorbé par des problèmes relationnels, des moqueries, voire des harcèlements - plus ou moins perçus par l’équipe éducative. Respect et bienveillance ne sont pas des options, ce sont des conditions de l’apprentissage. Entre les élèves comme des profs envers les élèves - et inversement.
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