Depuis que nous avons appris ce lundi la terrible nouvelle du décès de notre collègue Paul Rixen, victime d’un infarctus alors qu’il pratiquait sa passion du vélo pendant ses vacances aux Pays-Bas, les mots nous manquent.
Les mots nous manquent mais les pensées, les émotions nous viennent par flots aussi. Pour sa manière à lui de dénoncer une injustice, motiver un auditoire, interpréter un classique de la chanson française.
Les mots nous manquent mais les mots nous viennent par flots aussi : chacun, chez Action Vivre Ensemble et Entraide et Fraternité, a perdu qui un collègue, qui un ami, qui un frère, qui un compagnon de route, qui un complice, qui un confident, qui un interlocuteur déterminé à défendre ses idées.
Les mots nous manquent certes, mais les mots nous viennent par flots aussi pour nous demander comment nous allons poursuivre notre route sans ce compagnon. Difficile, impossible, d’imaginer qu’il ne sera plus avec nous, main sur le cœur, optimisme et guitare en bandoulière, à la prochaine manifestation pour le refus de la misère à Namur, à la prochaine marche pour le climat comme il y a quelques jours à Bruxelles, qu’il ne sera pas à la prochaine soirée Faim de vie comme il y a peu à Liège.
Les mots nous viennent par flots quand il s’agit de se souvenir de cet ami, de sa joie de vivre, de son authenticité, de sa constante capacité d’émerveillement presque enfantin, de son énergie, de ses combats pour la dignité.
Les mots nous viennent par flots pour son accueil des nouveaux collègues, pour tout ce qu’il a appris aux jeunes en matière d’animation, pour ce feu sacré qu’il a transmis, pour ses mails nocturnes, pour son attendu "On va boire un verre place de la Liberté après la réunion ?"
Les mots nous viennent par flots aussi quand il s’agit d’évoquer ce fin connaisseur des traditions, amoureux de son terroir, vivant au rythme de la nature et des saisons, la cueillette des myrtilles à laquelle il nous invitait en juillet, les champignons qu’il apportait en automne, la salade russe au carnaval, ou encore le groupe qu’il écartait en promenade pour éviter qu’il piétine une abeille.
Professeur de religion à mi-temps à l’Institut Notre-Dame de Malmedy, il avait longtemps été un bénévole de nos associations. Avant, au tournant du siècle, de rallier, dans le rôle taillé sur mesure pour ses talents, le pôle des animateurs et des animatrices régionaux en province de Liège (remplaçant alors le tout autant regretté Jean-Paul Chaballe, alors devenu directeur d’Action Vivre Ensemble).
Neveu de Mgr Eugène Rixen, évêque de Goiás au Brésil, Paul a vécu quelques années dans ce pays et maniait, entre autres langues, parfaitement le portugais brésilien. Au contact des plus pauvres et de la Commission pastorale de la terre, notre partenaire, il y avait aiguisé son sens des combats pour plus de justice, son regard critique, son travail d’animation, sa forme de militance et d’engagement en lien avec la Foi. Plus que jamais, sa passion aurait dû ensoleiller notre prochaine campagne de Carême consacrée à la lutte pour la terre au Brésil. Paul sera au cœur de cette campagne et omniprésent dans les animations et les actions que nous mènerons.
Puissent sa joie, son optimisme, sa bienveillance, son enthousiasme, son espérance nous porter et nous inspirer longtemps encore.
Nos pensées s’adressent à son épouse Claudia et à leurs trois enfants, Toma, Colin et Élie, à sa grande famille, ainsi qu’à leurs proches.
Paul repose au funérarium Georges et Fils de Malmedy, où une visite peut lui être rendue le vendredi 4 et le samedi 5 novembre (le funérarium est ouvert de 9h à 19h et sa famille présente de 17h à 19h).
Une cérémonie d’au-revoir aura lieu lundi 7 novembre, à 10 heures, au Monastère Saint-Remacle de Wavreumont. Une fête de la vie, avec scène ouverte et verre de l’amitié, suivra au Malmumdarium.
En accord avec le goût de Paul pour la nature, ses proches préférent quelques fleurs sauvages à la place de gerbes ou de couronnes.