Avec l’Ouvre-Boîtes à Nivelles
Il y a de ces choses qui nous paraissent tellement simples et tellement élémentaires que nous ne pouvons même pas imaginer qu’elles puissent manquer à qui que ce soit : prendre un repas en famille, aller chez le coiffeur, savourer un thé ou un café avec des amis, jouir d’une bonne douche ou d’un bon bain… quoi de plus banal ?
Et pourtant, pour de nombreuses personnes précarisées, ces choses de la vie quotidienne s’apparentent parfois à du grand luxe. Le combat pour sortir la tête hors des difficultés transforme parfois la vie en un parcours d’obstacles permanent. Dans ce contexte, le moindre répit, le moindre temps pour souffler est une vraie bénédiction…
Pour Bérengère, jeune maman qui fréquente l’OuvreBoîtes à Nivelles depuis quelques mois, l’association est une vraie oasis dans un quotidien où le manque est permanent.
« Je vis en couple avec un enfant en bas âge. Nous n’avons que le revenu d’intégration, auquel s’ajoute l’allocation pour notre petit. Une fois le loyer payé, il nous reste environ 600 euros par mois pour vivre, ou plutôt pour survivre à trois. En attendant la pépite qu’est un emploi, Internet est notre seul luxe pour 31 euros par mois. On est le 18 novembre et je n’ai pas encore rallumé le chauffage. Il ne fait pas chaud, mais malgré tout, on se lave au lavabo pour économiser l’eau, alors venir ici et profter d’une vraie salle de bains, je vous assure que ça fait du bien. »
Et comble du luxe proposé par l’Ouvre-Boîtes : un salon de coiffure social qui permet de se refaire une beauté sans se ruiner. En effet, avoir une meilleure image de soi, c’est vraiment important … « Je n’ai que 29 ans, mais je suis tellement lasse de cette vie que j’ai parfois l’impression d’en avoir 30 de plus ! »
Créée en 1998 à l’initiative du doyen de Nivelles, JeanClaude Ponette, l’Ouvre-Boîtes vient en aide à des personnes précarisées matériellement et psychologiquement comme Bérengère. L’association a pour but premier d’organiser un lieu de rencontre pour toute personne en difficulté, qu’elle soit isolée ou en famille.
Par le biais de différents services, l’Ouvre-Boîtes veut offrir plus de bien-être, orienter vers plus d’autonomie… En quelque sorte, l’association veut aider des personnes comme Bérengère à sortir de la « boîte » dans laquelle elles s’isolent lorsque les difficultés s’accumulent.
Parmi les différents services proposés par l’association, l’épicerie sociale qui donne accès à des produits gratuits ou très bon marché est particulièrement appréciée par la jeune maman. « Quand je ne viens pas ici, je fais les courses en fin de marché, ou dans des magasins qui soldent la nourriture, deux pour le prix d’un par exemple… Produits à prix réduit, promotions, produits à la limite de la date de péremption font partie de notre quotidien. À l’Ouvre-Boîtes, je profite aussi de la « Vestiboutique » qui nous permet de nous habiller correctement pour trois fois rien. »
Pour des familles comme celle de Bérengère, l’OuvreBoîtes recrée une atmosphère familiale et détendue.
Dans le coin convivial, un local ouvert à toutes et à tous sans aucune restriction, du café et du thé sont partagés gratuitement. Le midi, une petite collation (bol de soupe et pain) est offerte. Sur simple demande, on peut profiter de l’occasion pour poser ses questions aux travailleurs sociaux disponibles.
De plus, de nombreux ateliers gratuits sont proposés : écriture, improvisation, cuisine, création, prise de parole… autant de moments gagnés sur la précarité.
L’association propose aussi un service d’accompagnement social et administratif, un service thérapeutique, une école de devoirs et un service spécialisé dans les violences conjugales.
Le public de L’Ouvre-Boîtes est un projet intergénérationnel. En moyenne, 275 familles comme celle de Bérengère sont prises en charge annuellement. Un premier pas sur un (parfois très long) chemin de réinsertion.
La participation de l’Ouvre-Boîtes à la campagne de l’Avent de Vivre Ensemble devrait permettre de récolter les fonds nécessaires pour rénover les locaux de l’association. « La rénovation de notre local de premier accueil permettrait de recevoir les usagers dans un cadre agréable mais aussi rassurant et chaleureux. L’accueil est un moment où la personne fait une première approche de notre institution sans être directement dans le coin convivial. Il est donc important qu’elle se sente à l’aise pour ensuite faire la démarche spontanément d’aller vers les autres », déclare Annabelle, assistante sociale.